La crise boursière plane maintenant sur le Portugal

L'annonce d'une possible dégradation de la dette du Portugal par l'agence Moody's a fait plonger les bourses européennes. Alors que la situation se dégrade en Grèce où les violences du 5 mai ont fait trois morts à Athènes, l'inquiétude grandit quant aux risques de contagion de cette crise grecque à d'autres pays de la zone euro, au premier rang desquels le Portugal.

Il a suffi que l'agence Moody's menace de dégrader dans les trois mois, la note du Portugal, pour que les bourses plongent. Et ni les déclarations rassurantes de Jean-Claude Junker, le patron de l'Eurogroupe, qui a écarté tout risque de contagion à d'autres pays de la zone euro, ni l'amélioration des prévisions de croissance au Portugal, ne sont pas parvenues à rassurer les marchés. Pour Nicolas Bouzou, économiste et directeur du cabinet Asteres, le mal est déjà fait :

« Les marchés sont en train de prendre conscience que cette crise n’est pas uniquement grecque. Cette crise est une crise du financement d’un certain nombre d’Etats européens. Quand on se retrouve dans une situation dans laquelle on paye un taux d’intérêt qui est supérieur au taux de croissance de l’économie, on a un endettement qui devient explosif. C’est bien entendu le cas de la Grèce qui paye aujourd’hui des taux d’intérêt qui tournent autour de 10%, mais ça commence aussi à être le cas de l’Espagne et du Portugal. Je ne dis pas que la situation grecque va être répliquée à l’identique. Je dis que cela n’est pas complètement impossible. »

« Fondamentalement, le problème qu’on est en train de vivre est aussi un problème de croissance, ajoute Nicolas Bouzou. Pourquoi est-ce que les Etats-Unis qui auraient des déficits très importants ne sont pas du tout inquiétés ? Tout simplement par ce qu’ils sont en train de sortir de la crise avec une croissance beaucoup plus forte que celle que l’on peut observer dans la zone euro. »

Alors que la reprise en zone euro n'est pas vraiment au rendez-vous, la seule bonne nouvelle est la baisse de l'euro face au dollar qui devrait stimuler les exportations européennes.

Partager :