L'incendie d'une mosquée en Cisjordanie menace les efforts de paix

L'émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell a commencé une nouvelle mission au Proche-Orient en vue de lancer des négociations indirectes entre Israéliens et Palestiniens. Mais pour le président palestinien Mahmoud Abbas, « les efforts de paix sont menacés »après l'incendie, mardi 4 mai, de la mosquée de Al-Loubban al-Charquiya, en Cisjordanie imputé par les Palestiniens à des colons juifs extrémistes.

Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet

Il était 3 heures du matin. Des voitures se sont approchées de la mosquée du village, des hommes en sont sortis pour forcer la grille. Une fois à l'intérieur de la mosquée, ils ont jetés des corans par terre et les ont enflammés.

Cette version donnée par les habitants d'un village près de Naplouse accuse ouvertement les colons. Même si les enquêteurs israéliens estiment que l'incendie pourrait être d'origine accidentelle et avoir été provoqué par un court-circuit, les villageois, eux, sont convaincus d'avoir été victimes de la politique de représailles systématique appliquée depuis plusieurs mois par les colons.

Les extrémistes juifs ont surnommés cette pratique « le prix à payer ». Cela consiste à attaquer des cibles palestiniennes à chaque fois que les autorités israéliennes prennent des mesures qu'ils considèrent comme allant à l'encontre de la colonisation. Or il y a quelques jours, l'armée a démolit plusieurs constructions illégales dans une des colonies des environs.

Dans la région de Naplouse, les accrochages entre Palestiniens, colons et armée israélienne sont fréquents. Mais ce dernier incident survient à un moment délicat pour le président Abbas, qui attend encore officiellement le feu vert de l'OLP pour se lancer dans des pourparlers indirects.

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