Avec notre correspondant à Bruxelles, Grégoire Lory
C'est à l'unanimité que les pays membres de la zone euro ont accepté le programme d'aide à la Grèce. L'Union européenne et le FMI apporteront une aide de 110 milliards d’euros de prêts sur trois ans, la participation des pays membres de la monnaie unique s'élevera à 80 milliards d'euros.
Mais ce soutien financier se fait sous certaines conditions. Athènes doit respecter son programme d'ajustement négocié avec l'Union européenne et le FMI. Ce programme prévoit entre autres un gel des salaires et des retraites dans la fonction publique, la suppression des 13e et 14e mois de salaire. Le gouvernement grec s'engage aussi à augmenter la TVA et à fixer l'âge minimum du départ à la retraite à 60 ans.
L'Union européenne salue ces réformes, car elle les considère comme nécessaires pour amener la confiance et la stabilité. Ces mesures d'austérité permettront à la Grèce de réduire son déficit public de 11% d'ici 2013. L'objectif à terme est de passer sous la barre des 3% du Produit intérieur brut en 2014 et donc respecter alors les règles européennes du Pacte de stabilité et de croissance.
Risque de récession
Le plan drastique d'économies adopté par la Grèce pour obtenir l'aide financière des pays de la zone euro et du FMI, s'il a pour objectif de redresser les déficits publics présente aussi le risque de plonger le pays dans la récession. Un effet pervers du plan d'austérité.
Le plan d'austérité grec va avoir pour un effet immédiat sur la croissance en réduisant le pouvoir d'achat des grecs : diminutions de salaires pour les fonctionnaires, hausse des impôts et des taxes, dont la TVA. Cela va peser sur la consommation des ménages.
Une hausse des prix peut également dissuader les touristes étrangers, alors que le tourisme est l'un des moteurs de la croissance grecque. Les coupes claires dans la dépense publique vont s'ajouter à la baisse de la demande privée.
Le pays a connu en 2009 une récession de 2% du PIB. En 2010 cette récession en raison du plan d'économies devrait encore s'aggraver à -4%. Ce n'est qu'en 2012, selon les prévisions du gouvernement que la Grèce pourrait renouer avec la croissance.
L'année prochaine l'inflation pourrait même être négative, signe d'une profonde détérioration de l'activité économique. Les experts estiment que la Grèce aura besoin d'aide européenne pour moderniser son économie durant cette période de dépression particulièrement difficile à surmonter.