Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot
Récemment encore, la majorité des Grecs semblait résignée face aux mesures du gouvernement. Mais la décision annoncée par Georges Papandréou la semaine dernière de faire appel à l’aide de l’Union européenne et du FMI a marqué un tournant.
D’après un sondage, 70% des Grecs sont opposés à l’intervention du FMI, ils craignent notamment les licenciements massifs que cela pourrait entraîner. Sous la pression de Bruxelles et du FMI, le Premier ministre grec devrait d’ailleurs annoncer dimanche un durcissement du plan d’austérité, nécessaire pour « notre survie », a-t-il dit : suppression complète des 13e et 14e mois dans la fonction publique, nouvelle hausse de la TVA et gel des retraites.
Jusqu’à présent, faute d’alternative politique, Georges Papandréou, au pouvoir depuis octobre dernier, bénéficiait d’un certain soutien de la population : il recueille encore plus de 42% d’opinions favorables, contre 24 pour l’opposition de droite, largement discréditée après ses cinq années passées au pouvoir.
A son avantage, Papandréou n’est pas considéré comme responsable de la crise actuelle. Mais le plan mis en œuvre va complètement à l’encontre des promesses électorales de son parti qui se dit socialiste. Reste à savoir si le gouvernement sera tout autant efficace à lutter contre la corruption et l’évasion fiscale car pour l’heure, les classes moyennes grecques sont gagnées par un sentiment de profonde injustice sociale.