Avec notre correspondant à Washington, Pierre-Yves Dugua
Les procureurs fédéraux semblent avoir ouvert une enquête préliminaire en vue de déterminer si le dossier contre Goldman Sachs, constitué par la SEC (Securities and Exchange Commission), l’autorité américaine des marchés financiers, justifie des poursuites pénales.
Il est fréquent que de telles enquêtes préliminaires ne débouchent pas sur des inculpations. Pour le moment la SEC, accuse Goldman Sachs -au civil- d’avoir caché aux investisseurs qu’ils achetaient des titres délibérément élaborés par la banque pour perdre de la valeur, car un autre client de Goldman Sachs souhaitait spéculer à la baisse sur ce type de produit.
Le climat politique très hostile aux banques fait que beaucoup au Congrès souhaitent que Goldman Sachs soit attaquée au pénal. Mais les procureurs fédéraux auront d’abord besoin d’être convaincu que le dossier accable vraiment Goldman Sachs, avec par exemple des preuves de mensonges et de corruptions caractérisés.
La simple nouvelle d’une éventuelle inculpation serait catastrophique pour Goldman Sachs, car elle ferait fuir ses clients, avant même que le procès commence.
La banque Drexel Burnham Lambert, en 1986, ne put résister à cette épreuve, de même que le grand cabinet d’audit Arthur Andersen en 2002.