Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Les tensions se sont un peu apaisées ce matin entre les manifestants « chemises rouges » et les partisans du gouvernement. La police a réussi à persuader les « chemises rouges », qui réclament la dissolution du Parlement, de reculer leurs barricades d'une centaine de mètres, ce qui permet d'éviter un contact direct entre les deux factions opposées.
Dans la presse de Bangkok, le ton est alarmiste. La plupart des éditorialistes mettent en garde contre une dérive vers une guerre civile. Pour le quotidien Bangkok Post, de nouveaux affrontements entre les « chemises rouges » et les groupes de citoyens favorables au gouvernement pourraient embraser l'ensemble du pays. L'atmosphère de haine prédomine dans les deux camps souligne l'éditorialiste. Il faut que les Thaïlandais de différentes opinions et de différents statuts sociaux apprennent à vivre ensemble.
Même appel à la réconciliation dans le quotidien The Nation, qui dénonce aussi le risque d'une guerre civile. L'éditorialiste met par ailleurs en garde contre la démonisation des « chemises rouges » par le gouvernement. Accuser les « chemises rouges » de vouloir détruire la monarchie est irresponsable, estime l'éditorialiste. Et de rappeler qu'en octobre 1976, des dizaines d'étudiants de l'université Thamassart avaient été lynchés par la foule, après avoir été accusés d'avoir insulté le prince héritier de Thaïlande.
Face à la persistance du conflit et à l'accroissement des violences, les Nations unies ainsi que les Etats-Unis ont fait part de leur inquiétude et appellent à des négociations entre le gouvernement et les leaders du mouvement de contestation des « chemises rouges ».