En Thaïlande, le face à face se poursuit entre les chemises rouges et les militaires

En plein quartier financier et touristique de Bangkok, les militaires restent campés sur leurs positions, séparés par une simple avenue des manifestants qui les narguent de manière continue par haut-parleurs. Des barricades en bambou et en pneus ont été fabriquées et des pavés amassés en prévision de possibles affrontements.

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

Ils ont érigé des barricades à l'aide de bambous, de pneus et de plantes vertes. Juchés sur cette fragile muraille, les manifestants chemises rouges défient les militaires, postées à une centaine de mètres sur la passerelle du métro aérien. Une scène de guérilla urbaine, incongrue et bizarre de part et d'autre de l'avenue Rama IV, une des principales artères de la ville.

Sur la barricade des rouges, Boonmee Sotichai, se prépare à défendre la position :

« De l'autre côté, les militaires ont beaucoup d'armes, des grenades et des fusils AK 47. Ils se préparent à nous attaquer. Nous les chemises rouges, nous n'avons aucune arme, simplement des bambous pour nous protéger ».

En face, les militaires observent les manifestants à la jumelle comme sur une ligne de front. Beaucoup d'habitants du quartier sont venus les encourager. Ils lancent des invectives aux chemises rouges.

Tiap Suwanachai, une comptable, laisse exploser sa colère contre l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, idole et leader des chemises rouges :

« Thaksin a vendu notre nation. Thaksin Shinawatra, c'est le pire des hommes. Il veut détruire la monarchie, détruire la démocratie pour devenir le président du pays ».

Une situation aussi volatile ne peut pas durer très longtemps. La passerelle qui relie les deux côtés de l'avenue pourrait devenir le pont d'Arcole des chemises rouges.

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