Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Le quartier touristique et financier de Silom a des allures de camp retranché. Des centaines de soldats, armés de fusils automatiques, sont postés dans les entrées des centres commerciaux. Des rouleaux de fil de fer barbelé sont déployés sur les trottoirs.
Les employés de bureau se rendant à leur travail après les longues vacances du nouvel an thaï, croisent des colonnes de soldats, M16 à l’épaule.
Il est clair qu’après avoir longtemps tergiversé, le chef de l’armée, le général Anupong Paochinda, a décidé de ne plus céder de terrain aux manifestants.
Le porte-parole de l’armée a déclaré que si des affrontements meurtriers étaient nécessaires pour rétablir l’ordre, l’armée assumerait ses responsabilités.
Ce regain de fermeté des militaires intervient après que les chemises jaunes, conservatrices et royalistes ont donné sept jours au gouvernement pour disperser les manifestants, faute de quoi, elles remobiliseraient leurs troupes contre les chemises rouges.
De leur côté, les chemises rouges avaient prévu d’assiéger la banque Bangkok Bank, première banque privée du pays, qu’elles disent liée au milieu royaliste. Devant l’impressionnant déploiement de forces, elles ont finalement renoncé à ce projet.