Avec notre correspondant à Johannesburg, Nicolas Champeaux
Les dérapages sont la marque de fabrique de Julius Malema. Il a traité un journaliste blanc de la BBC de salaud et de sale agent. Au Zimbabwe il a adoubé Robert Mugabe et a raillé le parti MDC de Morgan Tsvangirai, alors que Jacob Zuma s’efforce de respecter la neutralité que lui impose sa délicate mission de médiation au Zimbabwe.
Malema a défié à deux reprises des consignes de l’ANC, il a commenté le meurtre d du dirigeant d’extrême droite Eugène Terre’blanche, et a continué d’entonner en public le refrain d’un chant de lutte qui signifie « tuons les boers tuons les fermiers blancs ». Le jeune politicien à la montre à 25 mille Euros fait aussi campagne pour la nationalisation des mines, ce qui ne cesse d’effrayer les investisseurs étrangers.
Les commentateurs ici disent que l’ANC a longtemps fermé les yeux car Malema est finalement bien pratique. Ses envolées font souvent diversion quand les médias enquêtent sur des dossiers embarrassants pour l’ANC. Surtout les prises de position radicalement nationalistes de Malema trouvent un certain écho auprès des électeurs qui sont frustrés d’attendre encore et toujours les fruits de la libération.