La police a bloqué l’accès à la ferme d’Eugène Terre’blanche, mais la tension était vive, devant le portail, où des amis du dirigeant d’extrême droite ont déposé des gerbe de fleurs, accompagnés de leurs enfants.
Plusieurs agriculteurs de la région, en chemise kaki et casquette camouflage, ont menacé de rendre justice eux-mêmes, si la police échouait à protéger la communauté rurale qui est, selon eux, de plus en plus menacée en Afrique du Sud.
Selon les statistiques, plus de 2 000 fermiers blancs ont été tués depuis les premières élections multiraciales de 1994.
Des membres du mouvement de résistance de Terre’blanche ont déclaré que le meurtre de leur dirigeant illustre une fois de plus que les Blancs et les Noirs ne peuvent pas coexister. Ils ont réclamé de nouveau « le droit à l’auto-détermination pour le peuple afrikaner ».
Le ministre de la Police, Nathi Mthethwa qui s’est rendu sur place, a enjoint les Sud-Africains à ne pas attiser, justement, les flammes de la violence. Il a tout d’abord confirmé que les deux hommes qui ont été appréhendés devraient comparaître en justice le mardi 6 avril. Selon des sources policières, ils se sont livrés eux-mêmes aux autorités, après avoir tué Eugène Terre’blanche à coups de machettes et de cannes en bois. Mais Nathi Mthethwa s'est adressé à la classe politique pour se garder de toute récupération politique.
Le crime d’Eugène Terre'blanche intervient, alors qu’une polémique fait rage en Afrique du Sud, autour de la volonté de l’ANC, le parti au pouvoir, de réhabiliter un vieux chant de lutte, dont le refrain appelle à tuer les Boers, tuer les fermiers blancs qui « sont des chiens, des violeurs ».
Alors l’opposition estime que ce chant a instauré en Afrique du Sud un climat qui incite à la violence et qui exacerbe les tensions raciales. Certaines organisations blanches disent même que la situation est explosive ici, en Afrique du Sud.