L'Elysée a choisi de laisser l'initiative au gouvernement. Ce sera donc un projet de loi plutôt qu'une proposition. Un projet de loi pour une interdiction générale du port de la burqa, dans tout l'espace public, comme le souhaitaient de nombreux députés et sénateurs, ce qui devrait éviter les déchirements dans la majorité. Plusieurs élus de l'UMP pensaient qu'il y avait d'autres urgences et Jean-François Copé lui-même disait « qu'il avait tout l'orchestre contre lui ».
Là, le gouvernement impose, les élus UMP n'auront qu'à voter. Une façon également de désigner clairement ceux qui sont contre, Martine Aubry en tête qui considère, elle aussi, que ce sujet n'est pas prioritaire. Elle lui préfére, comme le recommandait le Conseil d'Etat, une simple réglementation prohibant les visages masqués dans les services publics, et non spécifiquement le voile.
Le gros inconvénient c'est qu'un projet de loi, à la différence d'une proposition, doit être soumis au conseil d'Etat. Or ce même conseil d'Etat a prévenu : le port de la burqa, du niqab ou de tout voile religieux ne peut être totalement interdit sous peine de porter atteinte aux principes fondamentaux et donc d'encourir une censure au plan français et européen. Un avertissement qui n'a pas fait reculer le chef de l'Etat.
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