Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Ce premier débat était historique et on pouvait d’ailleurs voir la pression peser de tout son poids sur les épaules des trois leaders, qui avaient l’air proprement terrifiés. Mais après les premières minutes très tendues, les candidats se sont vite animés, n’hésitant pas à se couper la parole, à prendre à témoin le public, voire à plaisanter comme l’austère Gordon Brown qui, pas peu fier de lui, a créé la surprise en déclenchant les rires de l’assemblée avec des propos teintés d’humour. « Au fait, je voulais remercier David pour avoir réalisé ces affiches sur moi. Aucun patron de presse n’a fait autant ma publicité en deux ans parce que pour une fois je souris sur ces affiches ! Je vous suis vraiment très reconnaissant, et à Lord Ashcroft aussi de les avoir financées ! », lance Gordon Brown.
Néanmoins, cette sortie quelque peu forcée sera le seul fait d’arme de la soirée pour le Premier ministre qui s’est beaucoup répété et a aussi un peu trop cherché à se rapprocher des libéraux-démocrates. Et c’est en effet Nick Clegg qui a vraiment sorti son épingle du jeu lors de cette toute première confrontation, apparaissant extrêmement naturel, spontané, proche des électeurs en formulant des propositions concrètes et surtout en renvoyant habilement dos à dos les partis travailliste et conservateur : « Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais plus ils s’attaquent mutuellement, plus ils se ressemblent ! », a-t-il affirmé.
Nick Clegg qui l’emporte ainsi haut la main avec jusqu’à 51% d’avis favorables dans un des sondages réalisés juste après. Le grand perdant de ce débat ? Le conservateur David Cameron qui, pourtant donné favori, s’est montré très cabotin et au final peu convaincant. Il aura donc à cœur de rectifier le tir le 22 avril lors la seconde joute télévisée sur Sky News.