Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Les journaux remarquent tous les efforts méritants de David Cameron pour convaincre les électeurs que son parti a changé, qu’il est bien celui du «conservatisme compatissant » qui promet de ne pas toucher aux services publics comme le secteur de la santé. Le journal de gauche The Independent estime ainsi que le message tory est optimiste mais ne convainc qu’à moitié car les comptes ne semblent pas juste d'autant qu'il s’agit de réduire drastiquement le déficit du pays.
Le quotidien conservateur The Times le reconnaît d’ailleurs volontiers : si son éditorial applaudit une «tentative impressionnante de recadrer le rôle du gouvernement et de laisser libre court à l’esprit d’entreprise des Britanniques», il admet que les propositions des Tories pour venir à bout du déficit budgétaire auraient paru plus crédibles si le programme avait donné plus de détails sur la façon de le combler.
C’est ce qui pousse le Guardian, journal de centre-gauche à remarquer que ce programme manque de cohérence. Il appelle en même temps à restreindre les profits des banques tout en regrettant une trop grande régulation de l’économie et si les Tories ont été les premiers à reconnaître la grave crise provoquée par le scandale des défraiements des députés, ils refusent toute réforme du système électoral. Quant à la proposition-phare de rendre le pouvoir aux citoyens, elle laisse sceptique : le Guardian l’appelle la révolution du «faites-le vous même» et prévient que cela risque de faire un flop car tous les Britanniques ne sont pas prêts à s’impliquer et surtout cela risque d’accroître la corruption.