Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Intitulé « Un avenir juste pour tous » le programme travailliste promet de soutenir l’économie de la Grande-Bretagne, de réformer ses services publics et de restaurer la confiance vis-à-vis de la classe politique. Et tout cela grâce à des propositions que le Premier ministre estime « ambitieuses mais économes », « audacieuses mais réalistes ».
Certes, mais au-delà du slogan, il est bien difficile de trouver de grandes idées phare et encore moins neuves dans ce programme 2010. Car alors que les trois grands partis s’accordent à considérer la réduction du déficit public record comme un impératif, le manifeste Labour ne comporte aucune annonce impliquant de grandes dépenses. S’il s'engage à ne pas augmenter l'impôt sur le revenu, il n'exclut pas formellement une hausse de la TVA.
Le parti travailliste promet aussi d’augmenter le salaire minimum légal qu’il a introduit en 1999 et surtout il s’engage à préserver le statut des services publics et propose pour cela de confier la gestion d’écoles, d’hôpitaux ou même de commissariats défaillants aux équipes d’encadrement d’autres établissements plus performants afin d’en relever le niveau.
Autant de propositions qui visent à reconquérir l’électorat des classes moyennes et font penser à l’approche du New Labour de Tony Blair en 1997. Mais cette stratégie est risquée car elle peut conduire les électeurs à se poser la question pourquoi accorder un quatrième mandat à un parti qui, après 13 ans au pouvoir, parle encore de réformer les services publics et doit désormais combler un déficit de 189 milliards d’euros ?