Nicolas Sarkozy l'a dit, « la réforme » du quinquennat, sans doute la dernière des réformes avant 2012, c'est celle des retraites. Une bonne raison pour les socialistes de se mobiliser et de montrer leur capacité à répondre au défi érigé en nouvelle priorité des priorités.
Dès lors, pour Martine Aubry, pas question de se soumettre à un calendrier contraignant. « Rien n'est définitivement arrêté au PS », a-t-elle expliqué. Mais pour aussitôt affirmer que les socialistes défendront le maintien de l'âge légal du départ à la retraite à 60 ans, sans interdire pour autant une plus grande souplesse dans des choix individuels. Parcours professionnels, pénibilité sont les critères suggérés par la première secrétaire pour bien réformer. Jusque-là pas de quoi provoquer la colère du gouvernement.
En revanche, c'est sur les financements que cela se gâte. Martine Aubry retient quelques pistes : élargissement de l'assiette des cotisations à la valeur ajoutée et des cotisations sur les stock-options, abolition des privilèges fiscaux ou surtaxe de 10% de l'impôt sur les sociétés acquitté par les banques.
Bref, autant de pistes que le gouvernement et le Medef se refusent à envisager.« C'est ainsi que nous ajouterons de la vie aux années et pas seulement des années à la vie », a joliment dit Martine Aubry.
Le ministre du Travail, Eric Woerth, a qualifié mercredi 14 avril sur i-Télé les propositions de Martine Aubry sur la réforme des retraites d'« assez vagues, assez générales ». « Ce que propose Martine Aubry n'a strictement rien à voir, mais rien à voir avec l'enjeu et la difficulté des choses », a souligné le ministre.