La réforme des retraites, une chausse-trappe à la française

En France, l'actualité est dominée par le début de la concertation sur le dossier très sensible de la réforme des retraites. C'est Jean-Claude Mailly du syndicat FO qui a été reçu le premier ce 12 avril 2010 par Eric Woerth, au ministère du Travail. Ont suivi le Medef, pour le patronat et la CFDT, la CGT ainsi que tous les autres syndicats. Les discussions s'annoncent difficiles d'autant que les Français sont maintenant habitués à ce système par répartition vieux de 65 ans. 

C'est en 1945 que la protection sociale telle que nous la connaissons voit le jour, et avec elle l'idée d'un dispositif basé sur la solidarité entre les générations. Ce système a perduré même si les réformes et les contre-réformes l'ont quelquefois menacé dans son existence. Cela a été le cas, par exemple, en 1953. Le gouvernement de l'époque avait envisagé d'en finir avec les régimes spéciaux et de reculer l'âge légal du départ à la retraite qui était pourtant fixé à 65 ans. Ce fut un échec, les Français se mobilisant largement pour repousser cette première contre-réforme.

Il n'empêche, le débat restera ouvert sans jamais être tranché peut-être parce que comme le disait Michel Rocard, « la réforme des retraites peut faire tomber vingt gouvernements ». Résultat, c'est le statu quo permanent ou avec des aménagements à la marge. En 1993 Edouard Balladur impose un allongement de la durée du travail. De 37,5 années elle passe à 40 ans.

En 1995, c'est Alain Juppé qui se casse le nez sur les régimes spéciaux. Il doit reculer. Lionel Jospin qui lui succède ne fera rien. Et Jean-Pierre Raffarin se contentera, lui aussi, d'allonger une nouvelle fois la durée du temps travail avant que Nicolas Sarkozy lui-même, s'attaque aux régimes spéciaux et les aligne sur le régime général.

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