La sénatrice Piedad Cordoba dans le collimateur du pouvoir

La justice colombienne s'en rend à Piedad Cordoba. La sénatrice d'opposition, qui a aidé à la libération de 13 otages des FARC, va faire l'objet d'une enquête pour des liens présumés avec les la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et trahison à la patrie.

C'est la Procuraduria, un organisme chargé des poursuites contre les agents de l'Etat qui a ouvert cette enquête mardi 13 avril 2010. L’organisme a pris cette décision après l’expertise d’un «nombre incalculable de documents» dans les ordinateurs de Raul Reyes, le n°2 des FARC qui a été tué dans un bombardement le 1er mars 2008. Selon le juge Ordenez, qui a décidé les poursuites, Piedad Cordoba aurait aidé les FARC en recherchant des financements à l'étranger et en aidant des guérilleros et parmi eux Simon Trinidad qui a été extradé vers les Etats Unis en 2004.

La sénatrice, élue du Parti libéral (centre-gauche) et membre de l’association «Colombiens pour la paix», est aussi poursuivie pour «trahison à la patrie» pour avoir à plusieurs reprises demandé aux gouvernements d'Amérique Latine de rompre leurs relations avec la Colombie.

La Procuraduria ne peut pas mener de poursuites pénales mais elle peut en revanche destituer la sénatrice qui ainsi ne serait plus protégée par son immunité parlementaire. Ce n'est pas la première fois que Piedad Cordoba est accusée par des responsables colombiens de liens étroits avec les FARC. Mais ces poursuites ne tombent pas à n'importe quel moment : la sénatrice est actuellement en Europe et sera vendredi en France pour défendre le principe d'un échange humanitaire entre 22 otages considérés comme politiques par les FARC et 500 guérilleros emprisonnés en Colombie.
 

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