L’ambiance était plutôt tendue ce lundi matin dans un des bureaux de vote de Bahri, un quartier éloigné du nord de Khartoum. Ici, comme dans l’ensemble des bureaux de la capitale soudanaise, ce sont les femmes qui se sont déplacées en nombre pour venir voter.
Salwa, l’une d’entre elles, s’en prend à la représentante de la commission électorale. Elle se plaint de la mauvaise organisation du scrutin : « Par Dieu, j’ai vu beaucoup de complications, vraiment beaucoup…. Je ne comprends pas vraiment ce qu’il se passe. Les électeurs, les femmes surtout sont perturbés, paniqués mêmes. Ils ne savent pas où le vote se passe…. Il n’y a rien de noté dehors pour dire qu’il y a des élections et des bureaux. Ce n’est pas normal que le courant ne passe pas… les partis politiques ne font pas leur travail, on dirait qu’ils ne sont pas l’ami du peuple... »
Des scènes de ce genre, les observateurs en ont été les témoins dès dimanche à l’ouverture des bureaux de vote. C'est ce qui a poussé certaines organisations à demander le prolongement du scrutin pour quatre jours supplémentaires ; lundi, en fin de journée, la commission électorale a donc accordé un délai de deux jours.