La pression s'accentue sur le Premier ministre thaïlandais Abhisit Vejjajiva

Le chef de l'armée thaïlandaise a appelé lundi 12 avril 2010 les dirigeants politiques à prendre leurs responsabilités et à s’entendre sur une date pour les prochaines élections législatives. De son côté, la commission électorale a demandé la dissolution du parti du Premier ministre pour une affaire de financement illégal en 2005. Abbishit Vejjajiva pourrait donc être forcé de demander des élections anticipées. Dans un message à la télévision, il a affirmé que des « terroristes » se sont mêlés aux opposants, dans les affrontements avec les soldats le week-end dernier à Bangkok.

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

En quelques heures le Premier ministre Abhisit Vejjajiva a perdu plusieurs de ses appuis. Le général Anupong Paochinda, l’un des personnages les plus puissants du royaume, a déclaré que la seule issue possible, à la longue crise politique, était l’organisation de nouvelles élections. C’est la principale revendication des « chemises rouges », les partisans de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, lesquels manifestent dans Bangkok depuis un mois.

Ces propos du chef de l’armée de terre, ne laissent guère de choix à Abhisit Vejjajiva, lequel a été placé à la tête du gouvernement grâce à l’appui des militaires après un coup d’État en 2006.

Autre signe d’une érosion de son pouvoir, son parti politique, le Parti démocrate, est menacé de dissolution. La commission électorale a estimé qu’il y a suffisamment de preuves que le parti avait reçu illégalement une donation lors des élections de janvier 2008. Cette décision doit encore être confirmée par le procureur général, puis par la Cour constitutionnelle.

Mais le revirement de la commission n’est pas le fruit du hasard, deux jours après les heurts sanglants entre l’armée et les manifestants. Si la décision est confirmée, l’ensemble du comité exécutif du Parti démocrate serait interdit d’activité politique pour cinq ans.

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