La Thaïlande, au lendemain d'affrontements meurtriers

En Thaïlande, le Premier ministre Abhisit Vejjajiva a exprimé ses regrets pour les victimes des affrontements du samedi 10 avril 2010 entre manifestants anti-gouvernementaux et militaires. Mais le gouvernement reste ferme et refuse pour l’instant de dissoudre le Parlement comme le demandent les «chemises rouges» qui lancent un appel au roi pour résoudre la crise. Les violences ont officiellement fait 19 morts et plus de 800 blessés.

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

Le Premier ministre Abhisit Vejjajiva se retrouve dans une posture délicate. L’armée a lancé sur ses ordres un assaut brutal contre les manifestants mais ceux-ci continuent à occuper plusieurs quartiers de la capitale Bangkok. L’armée s’est retirée de tous les quartiers de Bangkok où ont eu lieu les affrontements mais les manifestants continuent à occuper ces quartiers. Ils sont à la fois tristes et indignés des méthodes utilisées contre eux par les militaires. Samedi soir, ils ont rendu hommage à leurs compagnons tués sous les balles. Sur l'estrade, des coprs ensanglantés couverts d'un drapeau thaïlandais mais aussi un amoncellement d'armes prises sur les militaires.

Des négociations sont en cours entre le gouvernement et les leaders des « chemises rouges ». Mais les « chemises rouges »  ne sont pas d’humeur à faire des compromis. Ils maintiennent leur demande de dissolution du Parlement et veulent que le Premier ministre Abhisit Vejjajiva, considéré comme responsable des violences, quitte le pays.

Les conséquences politiques de ce «samedi noir»

Si Abhisit Vejjajiva insiste pour conserver la tête du gouvernement, il commencera à ressembler aux dictateurs du passé. Par ailleurs, il ne peut pas décider seul de la marche à suivre. Il doit donc consulter le chef de l’armée mais probablement aussi, le palais royal.

S'il opte pour une dissolution, celle-ci ne résoudrait pas tous les problèmes. Mais elle aurait un mérite : redonner le pouvoir de décision à la population selon la règle : un homme, une voix.

Autre voie possible de résolution du problème : une intervention du roi. Un des leaders des « chemises rouges » a fait appel à lui pour qu’il intervienne, comme par le passé, pour résoudre la crise politique.

 

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