Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Les « chemises rouges » ne sont armés que de bambous aiguisés et de bouteilles vides. Cela leur a toutefois permis de stopper des convois militaires, dans certains quartiers, en crevant les pneus et en cassant les pare-brises.
Armés de fusils automatiques, les militaires ont encerclé les manifestants, en tirant en l'air et parfois en tirant des balles en caoutchouc dans la foule. Tournoyant au-dessus de ce chaos, des hélicoptères larguent des grenades lacrymogènes. A la nuit tombée, les affrontements se poursuivent. La répression a engendré une vague de sympathie pour le mouvement de contestation. Beaucoup de Bangkokois viennent prêter main forte aux « chemises rouges ».
Si l'armée parvient, comme il est probable, à disperser les manifestants dans Bangkok, la partie n'est pas forcément gagnée pour le gouvernement. Dans la seconde ville du pays, Chiang Mai, des manifestants ont pris le contrôle de la mairie. L'agitation a aussi gagné plusieurs provinces du Nord-Est, où l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, l'idole des « chemises rouges » est très populaire.
L'image du Premier ministre Abhisit Vejjajiva est d'ores et déjà ternie par la répression brutale. Nul doute que la colère des « chemises rouges » à son égard ne fera que s'intensifier.