En Thaïlande, le pouvoir a décidé de «disperser les manifestants»

La crise politique qui dure depuis plus de trois semaines en Thaïlande s'intensifie. Des centaines de manifestants anti-gouvernementaux, surnommés les «chemises rouges», ont pénétré dans le Parlement, forçant l'annulation de la session. Plusieurs ministres et députés ont dû sauter la grille de l'enceinte parlementaire pour s'échapper. Peu après, le pouvoir a instauré l'état d'urgence et annoncé qu'il allait disperser les manifestants et arrêter leurs principaux responsables.

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus.

Les «chemises rouges» continuent à marquer des points contre le gouvernement. Une nouvelle fois la police s'est montrée incapable de protéger une enceinte gouvernementale, en l'occurrence, le Parlement où les députés devaient se réunir ce mercredi 7 avril.

Plusieurs centaines de «chemises rouges» ont franchi les barrages protégeant le bâtiment et ont pris à partie dans la cafétéria du Parlement, le vice-Premier ministre Suthep Taungsuban, en charge de la sécurité. Des députés et des ministres ont dû s'enfuir en grimpant sur des échelles pour franchir le mur d'enceinte. Bref, une situation qui devient de plus en plus chaotique.

Le Premier ministre Abhisit Vejjajiva donne l'impression d'une reculade permanente. Son gouvernement s'affaiblit de jour en jour. Et le chef de l'armée de terre, le général Anupong Paochinda, a déclaré qu'il refusait d'utiliser la force pour réprimer les manifestations.

Les milieux économiques commencent aussi à douter de la capacité du Premier ministre à rétablir un semblant d'ordre. Les grands centres commerciaux de la capitale, encerclés par les manifestants, sont fermés pour la cinquième journée consécutive. Abhisit est en train de perdre ses principaux appuis.

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