Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
C’est la première réaction d’envergure des classes moyennes de Bangkok face aux « chemises rouges ». Quelque 6 à 7 000 personnes se sont rassemblées dans le parc Lumpini, au pied de la statue du roi Rama VI, dans le quartier d’affaires de la capitale.
Des bourgeoises dont le maquillage coule sous la chaleur écrasante, des hommes d’affaires en complet veston et beaucoup de Bangkokois, employés ou fonctionnaires, vêtus de polos roses, la couleur du roi de Thaïlande. Car ici, on veut exprimer son soutien au roi, dont on brandit le portrait, contrairement aux «chemises rouges ». Ces manifestants en rose ne cachent pas leur dédain pour celles-ci. Les « chemises rouges » ne viennent que parce qu’elles sont payées. Tout ce qu’elles veulent, c’est protéger l’ancien Premier ministre, Thaksin Shinawatra, un homme d’affaires.
L’atmosphère est électrique. A chaque fois qu’un véhicule utilitaire chargé de « chemises rouges » passe dans la rue, la foule éclate en huées. A plusieurs reprises, des confrontations sont évitées de justesse. « Quand on n’est pas d’accord avec elles, les "chemises rouges" jettent des bombes », dit une réalisatrice de cinéma.
Des employés du secteur du tourisme, personnels d’hôtels et cuisiniers en tenue, se sont joints au rassemblement. Ils demandent à ce qu’un compromis soit trouvé entre les deux parties, pour limiter l’impact de la crise sur leurs secteurs.