En Thaïlande, pas d’accord entre les «chemises rouges» et le gouvernement

Une première rencontre, ce dimanche 28 mars, n'aura pas suffi à résoudre la crise en Thaïlande. Mais les pourparlers ont commencé entre le gouvernement et les «chemises rouges» qui réclament depuis deux semaines la démission du Premier ministre. Les «chemises rouges» - favorables à l'ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra - jugent Abhisit illégitime et refusent d'attendre les prochaines élections prévues en principe fin 2011. Une seconde session de pourparlers aura lieu demain, lundi 29 mars.

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

Scène étrange que celle du Premier ministre Abhisit Vejjajiva en chemise bleue, assis face aux trois leaders des manifestations, vêtus, eux, d'une chemise rouge, la couleur symbole de leur mouvement. Les négociations, qui ont duré pendant plus de trois heures, ont été retransmises en direct à la télévision, du jamais vu en Thaïlande.

Ce bel exercice de démocratie s'est toutefois avéré au final peu fructueux. Les leaders des «chemises rouges» ont insisté sur une dissolution immédiate du Parlement, pour permettre l'organisation de nouvelles élections, ce qui selon eux résoudrait la crise politique en Thaïlande.

De son côté, le Premier ministre Abhisit a proposé une «feuille de route» qui pourrait aboutir à une dissolution du Parlement. Mais, pour lui, il faut d'abord rétablir un climat plus serein dans le pays, faute de quoi des élections risqueraient de déraper dans la violence. Il a aussi insisté sur la nécessité de réformer la Constitution en concertation avec les leaders des «chemises rouges», une réforme qui serait ensuite soumise à un référendum.

La rencontre n'a donc pas débloqué la situation, mais elle a toutefois permis de détendre l'atmosphère entre les deux parties. Elle a aussi mis clairement en relief le manque d'unité entre les trois leaders des «chemises rouges».

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