En Thaïlande, les « chemises rouges » ne baissent pas les bras

Drapeau rouge au poing, quelque 20 000 « chemises rouges » ont défilé ce samedi 20 mars dans les rues de Bangkok, pour la sixième journée consécutive. Les manifestants ont formé une colonne de véhicules longue de plusieurs dizaines de kilomètres, paralysant les rues de la capitale. Depuis dimanche dernier, les partisans de l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra demandent le départ de l'actuel chef du gouvernement, Abhisit Vejjajiva.

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

Bangkok est totalement paralysée par le cortège des chemises rouges. Sur des camions, à l'arrière de véhicules utilitaires ou sur des motos, les manifestants ont passé la journée à sillonner la capitale en agitant des drapeaux rouges dans un vacarme de coups de klaxons et de beuglements de cornes de brume.

Beaucoup de véhicules portent des autocollants avec la phrase : « le sang des pauvres n'a-t-il aucune valeur ? » Une allusion au don de sang jeudi 18 mars, par des milliers de « chemises rouges ». Du sang qui a servi à souiller le siège du gouvernement. A l'arrière de véhicules utilitaires, des groupes de manifestants dansent au son d'une musique folklorique du nord-est. D'autres brandissent des écriteaux réclamant la dissolution du Parlement, principale demande des « chemises rouges ».

L'objectif de ce cortège est de rallier les habitants de Bangkok à la cause des « chemises rouges », pour la plupart venues des provinces du nord et du nord-est. Objectif atteint en partie : tout ce que Bangkok compte d'ouvriers et de petits employés sont sortis sur les trottoirs pour ovationner les manifestants. Afin d'apaiser les tensions, le Premier ministre Abhisit Vejjajiva a proposé des pourparlers aux leaders des « chemises rouges ». Ces discussions devraient en principe commencer lundi 22 mars. 

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