Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet
Israël appelle ça « la politique du flou ». C'est même « un des fondements de la sécurité nationale ». Et c'est en tout cas la position officielle de l'Etat hébreu depuis plus de 40 ans, depuis l'inauguration de la centrale nucléaire de Dimona dans le sud du pays. Israël n'a jamais voulu confirmer ou démentir posséder l'arme nucléaire.
Les différents gouvernements assurent systématiquement que « leur pays ne sera pas le 1er à introduire l'armement nucléaire au Moyen-Orient ». Pourtant, d'après les experts militaires, Israël disposerait déjà d'un arsenal de plus de 200 bombes atomiques. Une information jamais commentée officiellement.
La consigne du silence et du flou s'applique même au delà des frontières nationales. A la fin des années 60, Israël conclut « une entente » avec les Etats-Unis. L'Etat hébreu s'engage à s'abstenir de toute déclaration publique sur son potentiel nucléaire et à ne procéder à aucun test.
En échange, Washington ne fera pas de pression sur ce dossier. L'Etat hébreu s'est également abstenu, tout comme l'Inde, le Pakistan et Cuba, de signer le Traité de non-prolifération nucléaire et évite ainsi de se soumettre aux inspections de l'Agence Internationale de l’énergie atomique.