Mariam Sadek al-Mahdi, la fille du leader historique du parti Umma, explique la défection de son mouvement comme la conséquence logique d’une situation politique qu’elle juge inique, avec un seul coupable à la clef : le parti du président Omar el-Béchir. « Je vois l’actuel candidat du Parti du congrès national à la présidentielle comme un candidat plutôt affaibli. Et surtout, discrédité par la manière dont il a conquis le pouvoir, c'est-à-dire par un coup d’Etat contre un régime qui était alors légitime, et qui continue aujourd’hui d’opprimer son peuple », affirme-t-elle.
Une histoire difficile à digérer. Les présentes élections, considérées comme truquées par les membres du bureau politique, ont en tous cas amené le parti Umma à se retirer de l’ensemble des scrutins. « A cause de tout cela, je ne vois pas comment dans ces élections, qui ne sont ni justes ni libres, les candidats pourraient recevoir les votes d’un peuple qui passe son temps à souffrir des humiliations, et qui vit des violations de ses droits élémentaires », souligne Mariam Sadek al-Mahdi. Et d'ajouter : « Il faut voir comment le peuple soudanais est marginalisé dans ses propres droits, dans son honneur même. Et on conteste aux Soudanais même le droit d’être de simples citoyens… ».