Au Soudan, on ne connait pas le tango, et pourtant, les principaux leaders de l’opposition se livrent ces derniers jours au périlleux exercice du pas en arrière suivi du pas sur le côté.
Le premier qui a ouvert le bal est le SPLM, le Mouvement de libération du peuple du Soudan, le parti des ex-rebelles sudistes. Yasir Arman, son candidat à l’élection présidentielle contre le président Béchir, annonce avec fracas en début de semaine qu’il se retire. Suivent alors trois autres partis et non des moindres : le parti nationaliste Umma et sa composante Réforme et renouveau, le Parti unioniste démocrate, et le Parti communiste soudanais. Le 1er avril, ils se déclarent même prêts, à l’exception toutefois du SPLM, à boycotter les scrutins à tous les niveaux, législatifs et régionaux.
Le 2 avril, nouveau rebondissement. L’Umma, de l’ancien Premier ministre Sadek al-Mahdi, le PUD et le PC, annoncent finalement qu’un compromis est possible, si Omar el-Béchir négocie sur huit points d’ici le 6 avril.
Les principales formations de l’opposition semblent être allées vite en besogne. Tous leurs candidats qui ont fait campagne pour se faire élire député ou gouverneur, ont sans aucun doute fait savoir qu’ils ne suivraient pas le mot d’ordre. La stratégie pour le moins indécise des principaux poids lourds de l’opposition, crée la confusion, à seulement une semaine des élections générales.
Le report des élections est-il possible ? Scott Gration, l’émissaire américain, s’active auprès du parti du congrès national d’Omar el-Béchir. Les plus optimistes penchent pour un report de quelques jours, ce qui permettrait aux opposants de sauver la face. Mais rien ne dit que le numéro un soudanais leur fera ce cadeau.