Que reste-t-il de la crédibilité du scrutin qu'un émissaire américain à Khartoum tentait encore hier de sauver ?
« Les forces du Consensus national ont décidé de rejeter et de boycotter les élections à tous les niveaux », a déclaré hier soir Mariam al-Mahdi du parti Umma, l'une des quatre principales composantes du Consensus national. Ces quatre formations (les deux branches du parti Umma, le parti communiste et le parti unioniste démocrate) ont donc décidé de boycotter non seulement l'élection présidentielle mais aussi les législatives et les régionales. Ils estiment que la commission électorale n'est pas impartiale et que le processus électoral est falsifié par avance.
Mercredi 31 mars, les ex-rebelles sudistes du SPLM avaient annoncé le retrait de leur candidat Yasser Arman de la présidentielle, mais s'étaient engagés à participer aux législatives et aux régionales hormis dans la région du Darfour en proie à la guerre civile. Cela laissait encore un espace à la négociation.
Les quatre formations de l'opposition soudanaise optent quant à elles pour le boycott total. De quoi hypothéquer l'ensemble du processus, d'autant que la Umma et les Unionistes sont les deux piliers traditionnels de la politique soudanaise. Ils avaient respectivement terminé premier et deuxième lors du dernier scrutin multipartite de 1986, avant le coup d'Etat militaire de l'actuel président Omar el-Béchir en 1989.