La première personnalité politique que devra affronter Omar el-Bechir, c'est Yasser Arman, une figure importante du SPLM, l'ex-rébellion sudiste. Yasser Arman est un musulman laïc originaire du Nord, aux talents de tribun, qui devrait bénéficier de solides appuis dans le sud pour cette campagne. Le chef de l'Etat s'opposera également à un candidat du grand parti d'opposition nationaliste Umma (qui avait remporté les dernières législatives organisées dans le pays en 1986).
Jusqu'à hier, ils étaient en fait deux candidats à briguer la magistrature suprême en se revendiquant de ce parti mais le mouvement vient d'annoncer sa réunification. Selon des observateurs, le doyen et chef du parti, Sadek al Mahdi, devrait donc être le seul à rester en lice. Sa candidature a des allures de revanche : Omar el-Bechir avait fait tomber son gouvernement en 1989.
On trouve aussi dans la course, Hatim al Sir, représentant de la Khatmiya, une confrérie soufie très influente à l'est du Soudan. Chez les autres candidats, figurent un islamiste proche de l'opposant Hassan al Tourabi, ainsi qu'un communiste éduqué en Bulgarie, candidat du parti communiste soudanais, et aussi une femme, la première à briguer le fauteuil de président au Soudan.
A la tête de l'appareil d'Etat depuis plus de vingt ans, Omar el-Bechir part avec une longueur d'avance mais la bataille risque d'être plus difficile que prévue.