Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry
L’ANP, l’Awami National Party, est le parti nationaliste pachtoune qui dirige la province frontière du nord-ouest. C’est aussi un parti allié au gouvernement. Le gouvernement qui mène depuis octobre dernier des offensives militaires contre les talibans. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que l’ANP puisse être pris pour cible d’autant que ce parti laïc est opposé à l’idéologie des combattants islamistes.
L’attaque suicide du lundi 5 avril à Timergara, dans le nord-ouest du pays, a eu lieu lors d’un meeting de la formation politique où s’étaient rendues des centaines de personnes. La finalité de ce rassemblement : célébrer le nouveau nom de la province, la « Khyber Pachtounkhwa », un nom qui reconnaît l’identité ethnique des Pachtouns dans la région.
Et, c’est au moment où les militants du parti fêtaient cette nouvelle dénomination - décidée à l’unanimité par l’ensemble des partis politiques du pays - qu’ils ont été attaqués par un kamikaze qui, selon la police, pourrait avoir une quinzaine d’années. Le bilan est lourd : des morts et de très nombreux blessés. Une constante dans la province frontière qui devrait bientôt changer officiellement de nom : les violences répétées.