Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry
Le nord-ouest du Pakistan a de nouveau été endeuillé par deux attaques perpétrées par des combattants islamistes lundi 5 avril 2010. Dans la matinée, c’est une réunion politique qui rassemblait des centaines de personnes qui a été prise pour cible à Timargarah. Un kamikaze s’est fait exploser au milieu d’un meeting du Parti national Awami, un parti séculier allié au gouvernement. Le bilan est très lourd, plus de 40 morts et près de cent blessés.
Quelques heures plus tard, à Peshawar, a eu lieu la deuxième attaque. Cette fois-ci, c’est le consulat américain qui a été visé et des assaillants lourdement armés ont essayé de franchir l’entrée du bâtiment. Ils ont fait sauter les voitures chargées d’explosifs et les explosions ont ensuite été suivies d’échanges de tirs.
Cette tentative d’assaut du consulat américain s’est soldée par un échec parce que le lieu est extrêmement protégé, mais les talibans ont fait passer un message fort. Ils s’en sont pris directement aux Etats-Unis dont ils réclament le départ d’Afghanistan et qu’ils condamnent également pour leurs attaques aériennes contre les zones tribales pakistanaises.
Une démonstration de force
L’armée pakistanaise a lancé des opérations dans le nord-ouest du pays et en particulier sur la zone tribale du Sud-Waziristan en octobre dernier pour s’en prendre au bastion des talibans. Et les combattants islamistes ont été déstabilisés par ces offensives de l’armée, l’armée qui affirme d’ailleurs qu’aujourd’hui les talibans sont très affaiblis. Pourtant les combattants islamistes continuent à mener des opérations comme celle qui a eu lieu aujourd’hui contre le consulat américain. Une opération commando très organisée et qui suppose une logistique importante.
Ce lundi, les talibans ont certainement voulu prouver aux autorités qu’ils avaient toujours une force de frappe beaucoup plus importante que celle que leur prête Islamabad. Et d’ailleurs, les violences de ce lundi ont eu lieu le jour même où le président Asif Ali Zardari s’adressait à l’Assemblée.