Les attentats se sont produits à Bagdad, quelques minutes d'intervalle, dans des rues encombrées par les embouteillages. Deux attentats à la voiture piégée, visiblement coordonnés, ont été perpétrés dans le quartier de Mansour à l' ouest de la capitale irakienne, où se trouvent plusieurs ambassades. L'un a eu lieu non loin de la résidence de l'ambassadeur d'Allemagne, selon un responsable du ministère de l'Intérieur. Un autre, non loin de l'ambassade d'Egypte, une troisième explosion s'est produite à proximité de l'ambassade d'Iran, dans le quartier de Salhiyeh.
Le chargé d'affaires iranien à Bagdad, Kazem Sheikh Forutan, a déclaré, qu'« aucun employé de la chancellerie n'a été touché dans l'attentat » mais que le bâtiment abritant l'ambassade avait « été gravement endommagé ».
L'Iran a été récemment accusé d'ingérence dans les affaires irakiennes notamment par le vainqueur des élections législatives, Iyad Allaoui, à la tête du parti laïc. Iyad Allaoui accuse Téhéran de l'empêcher de former un gouvernement et de lui préférer le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki qui conduit l'Alliance pour l'Etat de droit.
« Téhéran, fait remarquer Iyad Allaoui, a d'ailleurs invité la plupart des grands partis irakiens à venir dans la capitale iranienne pour des discussions, sauf ma formation politique ». Les partisans d'Iyad Allaoui ont obtenu 91 sièges au Parlement, contre 89 pour ceux de Nouri al-Maliki.
Bernard Kouchner, a condamné « avec la plus grande vigueur » ces attentats. Leurs auteurs « doivent être poursuivis et traduits devant la justice pour y répondre de leurs actes», a ajouté le ministre français des Affaires étrangères, dans un communiqué à la presse.
De son côté, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a condamné aussi ces attaques kamikazes survenues dimanche contre des ambassades iranienne, arabes et européennes à Bagdad, et demandé à toutes les parties irakiennes d'appeler à la «retenue».