Jeune chef religieux radical, Moqtada Sadr a dirigé une milice armée chiite, engagée à la fois contre les Américains et contre les insurgés sunnites ces dernières années en Irak. En 2008, le nouveau pouvoir de Bagdad lance une vaste offensive militaire contre ce groupe ingérable et menaçant.
Défait dans la rue, c'est donc dans les urnes que Moqtada Sadr continue le combat, rejoignant une coalition de partis religieux chiites qui a obtenu 70 sièges lors du dernier scrutin soit la troisième position derrière le Bloc irakien d'Iyad Allaoui et l'Alliance pour l'Etat de droit du Premier ministre sortant Nouri al-Maliki. Deux coalitions arrivées au coude à coude aux dernières élections et séparées par deux sièges seulement au Parlement. Le bloc religieux auquel participent les sadristes est dont le «faiseur de roi» car en mesure d'apporter les voix qui permettront de bâtir un gouvernement stable...
Difficile d'imaginer les sadristes faire alliance avec Nouri al-Maliki car c'est lui qui avait envoyé la troupe pour mater la milice chiite il y a deux ans. Pourtant, le nom du Premier ministre sortant est l'un des cinq qui figurent sur les bulletins de vote de ce référendum organisé par le parti de Moqtada Sadr. Les autres sont Iyad Allaoui et Ibrahim al-Jafari, tous deux anciens Premiers ministres, Adel Abdel Mahdi (le vice-président actuel) et Jafar Mohammed Baqr Sadr, héritier d'un des principaux ayatollahs irakiens... Et tous sont des chiites.