Nicolas Sarkozy bute sur le bouclier fiscal

Pas question de lâcher sur le bouclier fiscal, Nicolas Sarkozy l'a dit mercredi 31 mars 2010 aux députés de l'UMP. Malgré son impopularité, le chef de l'Etat ne reviendra pas sur cette mesure emblématique de son quinquennat même si un effort devrait être demandé aux plus fortunés lors de la réforme des retraites. Le bouclier fiscal est contesté par 2 Français sur 3, selon une enquête CSA pour le Parisien/Aujourd'hui en France et 39 % réclament sa suppression définitive. 

La majorité semble délivrée d'une sorte de fascination, ou tout simplement d'une peur du chef de l'Etat. Et cette émancipation, puisqu'il c'est de cela qu'il s'agit, pourrait s'avérer dangereuse pour 2012, le seul rendez-vous qui l'interesse réellement.

Ainsi, Alain Juppé et Dominique de Villepin exigent un retour aux fondamentaux et se posent en recours. Jean-Pierre Raffarin, Gérard Longuet réclament une inflexion de la politique économique. Jean-François Copé également. Et 13 députés de l'UMP ont signé un appel pour suspendre le bouclier fiscal et redonner du sens à la politique...

Ce n'est donc plus le sarkozysme triomphant. Le chef de l'Etat, cerné, tente bien d'encaisser le choc électoral, mais sans parvenir à convaincre. « Ne touchez pas au bouclier fiscal » a-t-il dit à sa majorité. « Soyez tenaces et combatifs. Un petit effort sera demandé lors de la réforme des retraites », ce qui pose la question de l'entêtement:

Peut-on avoir raison contre tous ? Certes non ! Mais revenir sur le bouclier fiscal qui concerne moins de 20 000 personnes finalement, ce serait avouer s'être trompé dès le début. Ce serait fracasser le socle sur lequel on campe. Et, on le sait, il faut beaucoup d'humilité pour le faire.

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