Après le rappel de millions de voitures défectueuses dans le monde, suite à une série d’accidents parfois mortels, Toyota cherche aujourd’hui à regagner la confiance de ses clients. Le numéro un mondial de l’automobile a annoncé, mardi 30 mars 2010, la création de nouveaux sites de contrôle de la qualité dans le monde entier. Onze directeurs de la qualité viennent d’être nommés, dont sept ne sont pas de nationalité japonaise. Parmi eux, des Chinois, des Américains, un Thaïlandais et un Français, Didier Leroy, ancien directeur de l’usine Toyota en France.
Tous ces hommes siègeront au sein d’un comité pour la qualité mondiale Toyota qui sera piloté par le vice-président du groupe, Shiniichi Sasaki. L’objectif de ce comité est l’accélérer le processus de détection des problèmes sur les véhicules pour trouver des réponses rapides et ainsi éviter les rappels massifs comme ceux effectués depuis l’automne dernier. Rappelons-le, le groupe japonais avait été vivement critiqué pour la lenteur de ses réactions.
Les résultats d’une expertise en juin
Cette injection massive de cosmopolitisme est inédite chez Toyota, dont le seul membre étranger est l’Américain Jim Press qui siège au conseil d’administration. Si l’on en croit bon nombre de spécialistes, le fait que ce comité compte des étrangers devrait aider le groupe à mieux écouter les informations provenant de ses clients et des employés sur le terrain.
Dans un autre effort pour soigner son image de marque, Toyota a annoncé qu’il allait solliciter des experts indépendants afin d'évaluer ses efforts pour améliorer la qualité de ses voitures. Les résultats de cette expertise seront rendus publics en juin prochain. Depuis l’automne dernier, Toyota a rappelé près de 9 millions de véhicules dans le monde, en raison de défauts techniques affectant le système de freinage ou la pédale d'accélération de plusieurs modèles. Selon l’Agence américaine de sécurité routière, ces défauts seraient responsables du décès de 39 Américains.
Des offres pour attirer les clients
Les ventes mondiales du groupe ont toutefois bien résisté pour le moment : plus 13% sur un an en février. Ces bons résultats sont dus essentiellement aux programmes de relance du secteur automobile mis en place par les gouvernements pour faire face à la crise mondiale. Si l’on en croit bon nombre de spécialistes, les répercussions ne devraient commencer à se faire sentir que dans plusieurs semaines. Aux Etats-Unis, le premier marché pour la marque japonaise, les dégâts sont déjà là. En février, les ventes de Toyota outre-Atlantique ont reculé de 8,7% sur un an.
Pour attirer les consommateurs américains, le groupe japonais sort désormais le grand jeu. Il offre des conditions de ventes plutôt avantageuses : financement sur cinq ans sans intérêt pour l’achat de certains modèles.