Pour tenter de juguler la défiance vis-à-vis de ses modèles, le constructeur automobile japonais, numéro un mondial, va modifier son dispositif d’arrêt du véhicule. Le moteur s’arrêtera lorsque l’on appuiera, en même temps, sur les pédales de frein et d’accélérateur. Ce système équipera les futurs modèles et sera valable pour l’ensemble du monde, a précisé, mercredi, le PDG de Toyota, lors d’une conférence de presse.
Pour retrouver la confiance des consommateurs, Akyo Toyoda a également indiqué qu’« un organisme indépendant serait mandaté » pour procéder à de nouveaux contrôles sur les freins. Dans un souci de transparence, les résultats de cette expertise seront rendus publics prochainement. Un directeur de la qualité sera aussi nommé dans chaque région du monde « afin de rendre l'entreprise plus réactive » aux remarques des clients.
Une audition devant le Congrès américain
Des annonces qui tombent à point, alors que la série noire continue pour Toyota. Le constructeur japonais a indiqué, mercredi, qu’il enquêtait sur un possible défaut de la direction assistée des modèles Corolla. Déjà la semaine dernière, Toyota a annoncé le retrait de 10 000 camions pick-up du marché nord-américain pour un défaut d’arbre de transmission. Depuis l’automne dernier, plus de 9 millions de véhicules ont été rappelés dans le monde, pour une série de problèmes d'accélérateurs et de freins. Le rappel le plus important concerne les Etats-Unis, le premier marché de Toyota, avec près de 6 millions de voitures.
Outre-Atlantique, la pression s’accentue sur Toyota. Le patron du groupe Akyo Toyoda a indiqué, lors de sa conférence de presse, qu’il ne se rendra pas, le 24 février prochain, au Congrès américain pour s’expliquer sur les problèmes techniques du groupe, comme envisagé un premier temps. Il a estimé « plus approprié » que le président du groupe pour l’Amérique du Nord s'y rende personnellement.
Des accidents mortels
Le numéro un mondial fait également l’objet d’une enquête de la NHSTA, l’Agence américaine de sécurité routière. Cette agence fédérale qui dépend du ministère des Transports, veut vérifier « quand et comment »Toyota a pris connaissance de ses problèmes techniques. Cet organisme a déjà reçu plus d'un millier de plaintes liés aux problèmes de freinage. Vingt-six de ces plaintes font état d'accidents mortels, qui ont entrainé le décès de 34 personnes.
Cette affaire risque, en tout cas, de coûter très cher à Toyota. Les modèles retirés de la vente, partout dans le monde, sont les plus populaires de la marque : Aygo, IQ, Yaris, Verso, Avensis. Le coût de ce rappel est déjà estimé à 1,4 milliard d’euros. Et le coût à long terme risque d'être encore plus lourd. Sa réputation de fiabilité, qui lui a permis de détrôner ses concurrents, est désormais entachée. Les ventes ont d’ores et déjà plongé de 15,76% sur un an en janvier aux Etats-Unis.