C'est un nouveau coup dur pour Toyota. La Prius est au coeur de la stratégie Toyota, à savoir la fabrication de véhicules écologiques. La Prius a été la première voiture hybride (qui fonctionne à la fois au carburant et à l'électricité) produite à grande échelle. Il s’en est vendu un million et demi depuis son lancement en 1997. Très prisée au Japon, c'est aussi la voiture des stars d'Hollywood. De Brad Pitt à Leonardo Di Caprio en passant par Susan Sarandon, les acteurs étiquetés «écolo» possèdent une de ces Prius.
Avec ces problèmes de freinage, l'image de la voiture risque d'être écornée. Mais au delà, certains analystes n'hésitent pas à remettre en cause le modèle industriel de Toyota. La marque japonaise serait en train de payer sa stratégie de production, basée sur une réduction des coûts. La qualité des véhicules s'en ferait ressentir ; le fait, par exemple, que les voitures soient produites sur des plateformes de production communes à plusieurs modèles. Conséquence : lorsqu'il y a un défaut de fabrication, il se répète sur plusieurs modèles. D'où l'ampleur des rappels de voitures effectués depuis l’automne.
La voiture hybride, voiture du futur ?
D'autres analystes en revanche, relativisent les déboires de Toyota. Pour Fabien Neuvy, de l'Observatoire de l'automobile Cetelem, le modèle économique de Toyota n'est pas remis en cause. « Des rappels d'automobiles, il y en a eu beaucoup d'autres pour d'autres constructeurs, un accident industriel est toujours possible », a-t-il déclaré sur RFI, soulignant que la marque japonaise a appliqué « le principe de précaution et joué la prudence » en rappelant ses véhicules. Fabien Neuvy estime enfin que « le raz-de-marée médiatique » va passer et que si l’on parle autant de Toyota, c'est parce que la marque est numéro 1 mondial et qu'elle suscite beaucoup de jalousie.
Les ennuis de Toyota sonnent-il le glas de la voiture hybride ? Non bien au contraire, c'est la voiture de l'avenir, si on en croit Fabien Neuvy. Une étude de l'Observatoire de l'automobile Cetelem prévoit que d'ici 2015 les voitures hybrides représenteront 13% des immatriculations en Europe, contre moins de 5% aujourd'hui. En dehors de Toyota, Honda et General Motors parient également sur l'hybride. D'autres marques comme Renault et Nissan planchent davantage sur le tout électrique.
Citons enfin Ratan Tata, l'inventeur indien de la Nano, la voiture la moins chère du monde. Dans un entretien à l'hebdomadaire L'Express en décembre 2009, il estimait que la voiture du futur serait « probablement une voiture électrique ou hybride qui consomme intelligemment ». Tata travaille d'ailleurs sur une Nano électrique qui sera disponible, selon lui, d'ici deux à trois ans.