En 1997, peu avant Noël, une trentaine de soldats colombiens gardent des installations de radio sur la hauteur de Patascoy, dans l'une de ces régions montagneuses, froides et inhospitalières où les FARC sont bien implantés. C'est précisément le moment choisi par 200 rebelles pour attaquer et prendre des otages, parmi lesquels le caporal Pablo Emilio Moncayo, âgé de 19 ans à peine.
Plus de 12 ans après sa capture, Pablo Emilio avait le triste privilège, avec un autre sous-officier enlevé lui aussi à Patascoy, d'être le plus ancien prisonnier des FARC. Ses parents, devant une vidéo de leur fils envoyée comme preuve de vie par la guérilla en septembre dernier, n'avaient d'abord pas reconnu l'adolescent amaigri mais surtout devenu trentenaire.
Plus de douze années de calvaire pour cette famille qui, malgré les espoirs déçus, n'a jamais baissé les bras. Le père en particulier, le professeur en sciences sociales Gustavo Moncayo, a maintenu la pression par de nombreuses et interminables marches, en Amérique et en Europe.
Il est d'ailleurs douteux que l'infatigable «marcheur pour la paix», comme on l'a surnommé en Colombie, cesse le combat du fait de la libération de son fils. C'est qu'il reste encore 21 soldats et policiers aux mains des FARC, dont le caporal Libio José Martinez qui a partagé la si longue captivité de Pablo Emilio.