France : le président et le Premier ministre sur la même ligne

Le Premier ministre n'entend pas « changer de cap » sur les réformes lancées depuis 2007 ni engager la responsabilité de son gouvernement devant le Parlement, contrairement à ce qu'une partie de son camp lui a réclamé au lendemain du lourd échec aux régionales. Dans une interview au Journal du Dimanche, le chef du gouvernement français estime qu’ « Il n'y a pas de raison de le faire ».

Privé du 20 h à la télévision, le jour où Nicolas Sarkozy s’est publiquement exprimé sur les régionales, François Fillon se rattrape, en une d’un quotidien dominical. Et d’abord,  pour balayer toute rumeur de tension entre le chef de l’Etat et son Premier ministre, même si l’un est beaucoup moins populaire que l’autre. Dans le baromètre politique IFOP/JDD, la cote de confiance du chef de l’Etat tombe à 30 %, son plus bas niveau depuis la présidentielle.

Mais, François Fillon l’assure : il est « loyal, et Nicolas Sarkozy est le candidat naturel de la droite », qu’on se le dise, et c’est d'ailleurs l’objet de cette interview. Le président et son Premier ministre sont sur la même ligne : on ne touche pas au bouclier fiscal, on gèle les dépenses de l’Etat, la réforme territoriale ira à son terme.

Un mot sur la sécurité, un autre sur les agriculteurs, François Fillon pousse le mimétisme jusqu’à recadrer à son tour sa secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Chantal Jouanno, « la désespérée » du gouvernement depuis l’abandon de la taxe carbone.

Le Premier ministre exclut ainsi tout discours de politique générale devant le Parlement puisque dit-il : « Il n’y a pas de changement de cap ». C’est au mot près le discours que tenait Nicolas Sarkozy, mercredi 24 mars. On garde le cap, c’est souvent ce que disent les marins dans la tempête.

Partager :