Un plan pour la Grèce et une victoire pour Angela Merkel

Un plan de secours pour la Grèce a été élaboré, le 25 mars 2010, à Bruxelles lors du sommet européen. Le compromis trouvé établit un dispositif conjoint Union-européenne/FMI. L'enveloppe totale serait de 20 à 22 milliards d'euros, dont au moins un tiers à la charge du FMI. Ce dernier volet a été imposé par l’Allemagne qui a donné son feu vert à des prêts de la zone euro. La presse allemande titre sur une victoire amère et cette crise grecque qui a montré une chancelière inflexible, prête à lâcher un de ses partenaires.

 Avec notre envoyée spéciale à Bruxelles, Muriel Paradon

 
Angela Merkel a gagné. C’est le sentiment qui domine à Bruxelles. Le compromis trouvé pour sauver la Grèce est proche des positions allemandes. Le FMI (le Fonds monétaire international) interviendra, les aides européennes ne seront débloquées qu’en dernier ressort et sous conditions et enfin, il est envisagé de sanctionner les Etats qui laissent filer leur déficit.

La chancelière allemande n’a donc rien lâché, quitte à donner une mauvaise image de l’Allemagne en Europe. C’est ce que lui reproche entre autre le député européen, Martin Schulz. Social-démocrate, il est dans l’opposition en Allemagne : « Il y a des élections régionales importantes en Allemagne. Madame Merkel chauffe le sentiment eurosceptique parce que qu’elle croit gagner avec ça. En même temps, elle passe ici pour faire des compromis. Donc je trouve que madame Merkel n’a pas gagné, mais il faut faire attention que l’Europe ne perde pas ».

Dans l’entourage d’Angela Merkel, on se défend de tout scepticisme. « La chancelière allemande a toujours été et demeure attachée à l’Europe », explique-t-on. Mais à un mois et demi d’élections régionales cruciales en Allemagne, puisqu’elles pourraient faire basculer la majorité, amis et ennemis d’Angela Merkel affûtent leur couteau.

 

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