Avec notre envoyée spéciale à Bruxelles, Muriel Paradon
Angela Merkel a gagné. C’est le sentiment qui domine à Bruxelles. Le compromis trouvé pour sauver la Grèce est proche des positions allemandes. Le FMI (le Fonds monétaire international) interviendra, les aides européennes ne seront débloquées qu’en dernier ressort et sous conditions et enfin, il est envisagé de sanctionner les Etats qui laissent filer leur déficit.
La chancelière allemande n’a donc rien lâché, quitte à donner une mauvaise image de l’Allemagne en Europe. C’est ce que lui reproche entre autre le député européen, Martin Schulz. Social-démocrate, il est dans l’opposition en Allemagne : « Il y a des élections régionales importantes en Allemagne. Madame Merkel chauffe le sentiment eurosceptique parce que qu’elle croit gagner avec ça. En même temps, elle passe ici pour faire des compromis. Donc je trouve que madame Merkel n’a pas gagné, mais il faut faire attention que l’Europe ne perde pas ».
Dans l’entourage d’Angela Merkel, on se défend de tout scepticisme. « La chancelière allemande a toujours été et demeure attachée à l’Europe », explique-t-on. Mais à un mois et demi d’élections régionales cruciales en Allemagne, puisqu’elles pourraient faire basculer la majorité, amis et ennemis d’Angela Merkel affûtent leur couteau.