Le gouvernement britannique défend un budget de campagne électorale

Le ministre des Finances britannique s'est engagé mercredi 24 mars 2010 à réduire le déficit public plus rapidement que prévu, et à contrôler de manière « drastique » les dépenses à partir de l'an prochain, en présentant son dernier budget avant les élections législatives qui s'annoncent difficiles pour le Parti travailliste au pouvoir. Dans son dernier projet de budget, Alistair Darling a annoncé 2,5 milliards de livres (2,8 milliards d'euros) de mesures de soutien à la croissance.

Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

C’est avant tout un budget de campagne qu’a présenté Alistair Darling aux Britanniques. Le déficit public doit être résorbé, et il faudra en passer par des suppressions de postes de fonctionnaires et des augmentations de salaires moindres. Ceci dit, comme il le maintient depuis des mois, le ministre des Finances ne veut pas prendre le risque de faire dérailler la reprise, pas question donc de faire de coupes claires dans les dépenses publiques trop tôt.

L’espoir, avec ce budget plus politique que jamais, est de renverser la vapeur en faveur d’un parti Labour à bout de souffle, voire à bout d’idées à en croire le leader des conservateurs qui n’a pas ménagé ses critiques. David Cameron, dont le parti est donné favori mais dont l’avance face aux travaillistes s’est beaucoup réduite ces derniers mois, s’est montré féroce.

Prédisant que le Labour allait continuer à dépenser, à emprunter et à échouer, David Cameron a conclu que « le plus gros risque qui menaçait la reprise britannique était cinq années supplémentaires avec Gordon Brown ». Il a aussi au passage fait remarquer que l’une des mesures phares de ce budget 2010, des exonérations fiscales pour ceux qui acquièrent un premier logement, était en fait une proposition des Tories.

Et comme bon nombre d’observateurs, il a enfin mis en doute le « sérieux » d’un budget bien éphémère sachant que la donne sera bouleversée au lendemain des élections.

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