Avec notre correspondant à Londres, Muriel Delcroix
Les commentateurs politiques de plus en plus impatients espéraient que Gordon Brown profiterait de son premier grand discours de l’année pour annoncer officiellement la date des élections générales attendues d’ici juin 2010, mais à la place le Premier ministre a choisi de réorienter sa campagne en direction des classes moyennes.
Alors que des voix au sein du parti travailliste avaient appelé à une stratégie tournée vers l’électorat traditionnel plus populaire du Labour, Gordon Brown a clairement annoncé un programme résolument New Labour pour une nouvelle décennie.
Il a ainsi déclaré que la mobilité sociale serait le thème principal des travaillistes durant les prochaines élections, ajoutant que son parti créerait « le plus grand nombre d’emplois jamais créés pour la classe moyenne ». Mais cet ancrage du parti travailliste de Gordon Brown au centre-gauche, n’a déclenché que railleries chez les conservateurs.
Le secrétaire au Trésor au sein du cabinet fantôme, Philip Hammond, a ainsi répliqué que les classes moyennes n’oubliaient pas que Gordon Brown était celui qui avait réduit à néant leurs retraites, accru leurs impôts et empêché toute mobilité sociale. Et le député tory de conclure : « L’idée qu’un homme ayant passé le plus clair de sa carrière à combattre les classes moyennes puisse aujourd’hui être leur champion, est tout simplement risible… ».