Il plie mais ne rompt pas. Gordon Brown, Premier ministre dans la tourmente, dont la dégringolade dans les sondages prend parfois les allures de descente aux enfers, a su résister à une nouvelle attaque, venue cette fois de son propre camp.
Geoff Hoon, ancien ministre de la Défense et Patricia Hewitt, ex-ministre de la Santé sous Tony Blair, ont provoqué l’embarras au sein du Parti travailliste. Ils ont en effet proposé dans une tribune publiée dans la presse, qu’un vote à bulletins secrets soit organisé au sein du parti pour décider du maintien ou non de Gordon Brown à la tête du parti d’ici aux prochaines élections.
L’actuel Premier ministre avait, sans avoir été élu, succédé à Tony Blair en 2007. Alors que des élections générales pourraient se tenir dès le mois de mai 2010, le Parti travailliste enregistre un retard de dix points sur les conservateurs emmenés par David Cameron.
Un pétard mouillé
« De nombreux collègues ont exprimé leur frustration quand à la manière dont la question (du leadership) affecte notre performance politique » ont écrit les deux anciens ministres pour qui « nous en sommes arrivés à la conclusion que la meilleure façon de résoudre le problème serait de permettre à chaque membre du parti d’exprimer ses vues à la faveur d’un vote secret ».
Mais cette initiative, qualifiée de « tentative de coup d’Etat » par des proches du Premier ministre n’a pas rencontré le succès escompté. Loin de là.
Car même ceux qui estiment que la question du « leadership » doit être posée ont fait valoir que le scrutin était désormais trop proche pour risquer de déclencher une crise au sein du parti.