La France se défausse de la taxe carbone sur l'Europe

Après l'abandon par le gouvernement français de son projet de taxe carbone, le président Sarkozy botte en touche et le renvoie au niveau européen. Selon le chef d'Etat, cette taxe verra le jour si les 27 s'en emparent, sous la forme par exemple d'une taxe aux frontières infligées aux produits en provenance de pays qui ne partagent pas les mêmes standards. Pour beaucoup cela équivaut à un enterrement de première classe.

C'est un grand classique des gouvernements européens, s'attribuer le mérite d'une politique pourtant communautaire, ou fustiger Bruxelles pour une décision impopulaire que les gouvernements ont néammoins votée. Avec la taxe carbone, nous avons là une variante. Nicolas Sarkozy conditionne son application à son extension aux 27.

Et là, on peut dire sans risque de se tromper qu'il n'y aucune chance pour que cela se réalise.Très simplement parce que qui dit taxe, carbone ou pas, dit fiscalité, et donc unanimité. Or on en est loin.

Prenons la Grande-Bretagne, elle est hostile à toute harmonisation fiscale. La Pologne ne veut pas entendre parler de fiscalité écologique. Quant à l'Allemagne, elle estime qu'une taxe aux frontières serait une forme de protectionnisme préjudiciable à terme à ses exportations.

La Commission a d'ailleurs été très claire, il n'y a même pas de débat. En revanche, il existe d'autres pistes de réflexion, mais rien de contraignant à l'échelle des 27. Certains pays d'ailleurs n'ont pas attendu les autres. La Suède impose cet impôt depuis 1991, comme le font également le Danemark et la Finlande pour  ne citer que ceux-là.

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