Une réforme des retraites « équitable ». C’est ce que l’ex-ministre du Budget, Eric Woerth, a souhaité mardi en prenant les rênes de son nouveau ministère, celui du Travail, où il remplace désormais Xavier Darcos, débarqué pour cause de mauvais résultat aux élections régionales.
Eric Woerth aura fort à faire. D’abord parce que sa nomination n’est pas très bien accueillie par les syndicats, qui lui reprochaient déjà au ministère du Budget « une approche comptable » des dossiers. « Ce sera une source de blocage », prédit Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT.
Ensuite parce que le dossier des retraites est un casse-tête sur lequel plusieurs gouvernements se sont déjà cassé les dents.
Aujourd'hui, les Français placés sous le régime général doivent cotiser 40,5 ans pour avoir une retraite à taux plein. Ce sera 41 ans d'ici 2012, selon la loi actuelle. Mais après ? Que faire pour que le système puisse fonctionner sachant que la population vieillit ? C'est ce qui va être négocié dans un mois, entre le gouvernement et les partenaires sociaux.
Retraites : les discussions prévues dans un mois s’annoncent difficiles
Et personne n'est d'accord. Le gouvernement est plutôt pour un allongement de la durée de cotisations, qui pourrait passer à 43,5 ans en 2050, selon les projections des experts.
Le patronat, lui, propose un relèvement de l'âge de départ à la retraite. Il est aujourd'hui de 60 ans, il pourrait passer à 63 ans, d'ici 2025, affirme le Medef.
Pour les syndicats, il n'en n'est pas question. Eux, suggèrent d'élargir le financement du système des retraites. La CGT propose par exemple d'instaurer une cotisation sur les revenus financiers des entreprises. Les discussions prévues dans un mois s'annoncent donc difficiles.
Autre dossier épineux : la réduction des déficits. Eric Woerth partant au ministère du Travail, c’est François Baroin qui hérite du dossier, au ministère du Budget.
Le déficit budgétaire est estimé à 8,2% du PIB en 2010 et la France promet de le ramener dans les critères européens, c'est-à-dire à 3%, en 2013. Comme le gouvernement ne veut pas augmenter les impôts, il va falloir faire des économies.
Pour l'instant, le plan présenté n'a pas convaincu Bruxelles car la France table sur une croissance à 2,5% pour mener à bien sa stratégie. Un scenario trop optimiste, selon la Commission européenne, qui donne deux mois à la France pour préciser comment elle compte réduire ses dépenses.