Aung San Suu Kyi refuse l'inscription de son parti aux élections législatives

L'opposante birmane Aung San Suu Kyi refuse l'enregistrement de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie, avant les élections promises par la junte cette année, car elle considère les récentes lois électorales « injustes », a indiqué son avocat mardi 23 mars 2010. La junte du généralissime Than Shwe a en effet interdit aux détenus d'appartenir à un parti, une mesure qui oblige la LND à exclure les opposants emprisonnés, dont Aung San Suu Kyi. A défaut d'obéir à cette loi, le premier parti de l'opposition serait dissous.

Le coup de colère d'Aung San Suu Kyi traduit l'indignation légitime de l'ensemble de la communauté internationale. La junte birmane continue d'envoyer le signal qu'elle est toute puissante, qu'elle ne lâchera rien et que les élections se tiendront à ses conditions, et avec qui elle veut : c'est à dire avec une opposition amputée de ses représentants historiques les plus combattifs, ceux qui sont actuellement incarcérés, soit environ 2 200 personnes, ou alors sans opposition du tout.

La déclaration de l'opposante soulève d'autres questions, notamment celles de l'arrivée dans le mouvement d'une nouvelle génération, impatiente d'entrer dans l'action. Après vingt ans de répression, Aung San Suu Kyi sait dans quel état est son parti. Elle sait notamment que la Ligue nationale pour la démocratie, dans sa forme actuelle, n'est pas forcément le meilleur atout de l'opposition birmane : ses militants sont emprisonnés, ses dirigeants sont très âgés (et certains sont des vieillards) et elle a elle-même ardemment souhaité que la LND procède au renouvellement de ses effectifs, qu'elle encourage l'engagement d'une jeune relève, avant d'affronter le scrutin.

La célèbre opposante déclare qu'elle n'acceptera pas d'enregistrer son parti dans ces conditions mais elle indique que c'est aux instances dirigeantes de se prononcer. Leur décision est attendue en début de semaine prochaine.
 

 

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