Vague de privatisations en Birmanie

La junte au pouvoir en Birmanie lance un vaste programme de privatisations portant sur des secteurs très variés de l'économie. Une action qui soulève de nombreuses interrogations à quelques mois des élections, les premières dans le pays depuis près de 20 ans.

Près de 250 stations-services, 4 ports mais aussi des cinémas et des entrepôts sont offerts à la privatisation par la junte birmane au pouvoir depuis 1962. S'agit-il de réforme économique dans l'un des pays les plus pauvres du monde en dépit de sa richesse en matières premières, mines, bois, gaz et pétrole?

Ne s'agit-il pas plutôt, comme le soupçonnent les analystes, de mettre de l'argent de côté pour faire face aux échéances électorales prévues à la fin de l'année, les premières élections depuis 20 ans ?

Les montants recueillis pourraient servir à acheter des soutiens, notamment en faisant bénéficier de ces privatisations des hommes d'affaires qui sont aussi des amis politiques. Mais la constitution d'une cagnotte pourrait aussi avoir pour objectif de mettre à l'abri du besoin dans l'avenir les généraux au pouvoir.

Même si le résultat des élections ne laisse aucun doute, elles seront gagnées par les militaires, le scrutin devrait malgré tout donner lieu à un changement de génération aux commandes de l'Etat. D'où peut-être l'idée de la génération en place d'assurer par avance ses vieux jours.

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