La liberté attendra pour Aung San Suu Kyi

Aung San Suu Kyi devra purger sa peine de dix-huit mois d'assignation à résidence. La Cour suprême a rejeté le recours de ses avocats et confirmé sa condamnation ce vendredi 26 février 2010. Une peine consécutive à l'intrusion d'un Américain dans la propriété du prix Nobel de la paix en août 2009.

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

La décision de la Cour suprême n’est absolument pas une surprise. Les généraux birmans avaient déjà annoncé qu’Aung San Suu Kyi ne serait libérée qu’au terme de son assignation à résidence en novembre 2010. On sait que le système judiciaire birman n’a aucune autonomie par rapport au pouvoir militaire et donc les juges ont strictement appliqué ce qu’on dit les généraux birmans.

La junte avait déjà libéré Tin Oo, le numéro deux du parti d’ASSK, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) à la mi-février, et les généraux considèrent que c’est un geste de leur point de vue suffisant pour satisfaire les exigences de la communauté internationale et montrer leur bonne volonté par rapport aux élections qui auront lieu à la fin de l’année.

Le maintien en détention d’Aung San Suu Kyi est lié à l'organisation de ces élections générales. Elle sera probablement libérée juste après le scrutin. Les généraux craignent en fait son pouvoir de mobilisation, son charisme, so neffet catalyseur sur les Birmans. Il faut rappeler qu’en 1990, Aun San Suu Kyi était assignée à résidence et que malgré cela son parti avait très largement remporté le scrutin. La junte ne veut pas se retrouver dans le même cas de figure et entend contrôler strictement l’élection. Aung San Suu Kyi en liberté, représente selon la junte, une menace trop grande.

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