Le communiqué de la police nigériane est ferme. Sur les 164 suspects arrêtés à la demande de la justice, 121 se verront reprocher des détentions illégales d’armes, des révoltes et des incendies. Quarante et un seront poursuivis pour terrorisme et homicide.
Des accusations graves puisqu’au Nigeria le terrorisme est passible de détention à perpétuité, et l’homicide de la peine de mort. S'agit-il d'un simple effet d’annonce, ou d'une réelle volonté des autorités de s’attaquer aux causes du conflit qui endeuillent la région de Jos depuis 2001 ?
La presse nigériane est optimiste. Jusque-là, les personnes arrêtées dans le cadre des massacres successifs étaient envoyées à Abuja, la capitale fédérale, mais les procès n’avaient jamais eu lieu.
Il faut dire que ces dernières semaines, les Etats-Unis ont fait pression sur les autorités nigérianes pour qu’elles se penchent sérieusement sur les causes des violences dans l’Etat du Plateau. Reste à savoir si d'éventuelles condamnations judiciaires suffiront à régler le problème.
Au fil des années, la crise s’est complexifiée. Des intérêts politiques et religieux sont venus se greffer au conflit autour de la propriété de la terre tant et si bien que les communautés se sont aujourd’hui liguées les unes contre les autres.